LES PANIERS DE YOLANDE

LES PANIERS DE YOLANDE

la chimio

Première séance de chimiothérapie

 

Ma fille vient avec moi.

 

Les locaux sont vétustes, le personnel affairé. Je vois dans le couloir un enfant de moins de 5 ans qui fait du tricycle en traînant son système de perfusion. Il est chauve. Je comprends. Mon cœur se serre et j'ai les larmes aux yeux.

 

Une chambre m'est attribuée et on m'explique : « on va vous poser un casque froid, c'est pour retarder la chute des cheveux ».

 

Une infirmière me mouille la tête à l'eau froide et on apporte le casque. Il est en mousse, il a la forme d'un casque de motard, et il sort du congélateur ! Au bout d'une minute, ce froid sur ma tête m'envahit toute entière  et cela devient vite insupportable ! (il faut savoir que je n'ai jamais supporté d'avoir froid à la tête ! en colonie de vacances, par exemple, sous tente, j'attendais que les enfants dorment pour mettre un bonnet de laine afin de pouvoir dormir – j'étais animatrice).

 

Mon corps est pris de tremblements. Je hurle. L'infirmière est désarçonnée par ma réaction. « Je peux vous l'enlever, si vous voulez, ce n'est pas très important ».  Oui, oui, enlevez !

 

Puis, elle vient avec tout un arsenal. Elle cherche une veine dans mon bras droit (celui qui n'a pas été opéré), plante une aiguille, place un flacon sur un support à roulettes. « appelez-moi lorsqu'il sera vide ». Quand c'est fait, elle revient, et remplit devant moi une énorme seringue (environ 20cmx4) d'un liquide rouge et l'injecte très lentement (sinon il   brûle) dans l'aiguille plantée dans mon bras. « C'est ce liquide qui fait tomber les cheveux me dit-elle ».

 

Ensuite un autre flacon prendra la place du premier pendant une demi-heure, puis un autre encore ; chaque fois, je dois l'appeler pour le changement. J'avais rendez-vous à 9 heures du matin, il est maintenant 13h30. Le médecin de service me fait des ordonnances (pour les prises de sang à domicile avant la prochaine séance, et pour des médicaments spécifiques contre les vomissements et les nausées).

 

Je suis dans un état second. Je serais incapable de conduire, mais ma fille est là.

 

Il est 14 heures passées quand je rentre à la maison. Puis c'est l'état nauséeux. Je me couche.

 

Le soir même, je me sentais mieux et comme c'était vendredi, j'ai voulu aller à la réunion de prière. Or j'ai pu louer mon Seigneur ! ce qui m'a fait du bien.

Seulement, ce fut le seul vendredi de chimio où cela a été possible, parce que les produits chimiques injectés dans mes veines, se répandaient dans tout mon corps par le moyen du sang, et ils av aient un effet cumulatif d'une séance à l'autre.

 

A cette époque, mon seul désir était de me maintenir dans mes activités, contrairement à l'opinion du médecin qui m'avait dit « vous ne pourrez rien faire d'autre que vous soigner ». Moi, je me suis dit : puisque le Seigneur me tient « au-dessus », il n'y a aucune raison pour que j'arrête quoi que ce soit !

 

J'ai donc poursuivi la chorale, les cours I.N.S.T.E. (école biblique à domicile) et les cours d'hébreu que je me contentais de donner toutes les trois semaines (la dernière semaine après une séance de chimio). Bien sûr j'ai dû manquer quelques répétitions de chorale et quelques réunions de mon groupe I.N.S.T.E., car par moments mon cerveau « n'imprimait plus » ….

 

 

 

LA SUITE DES SEANCES DE CHIMIO, RACONTEE PAR DOMINIQUE

 

 Sa première séance de chimio, Yolande l'a faite en présence de sa fille Natacha, mais comme la deuxième tombait à la reprise de l'école, et que sa fille est institutrice, Natacha n'a pas pu y aller avec elle.

 

Je travaillais, mais je dois dire que, pour chaque séance, mes horaires correspondaient toujours pour me permettre d'être libre . Je pense que Dieu pourvoyait pour que Yolande ne soit pas seule dans ces moments-là.

 

DEUXIEME SEANCE DE CHIMIO

 

Deuxième séance de chimio : ce fut très dur. Yolande disait que c'était du poison qu'on mettait dans son corps…. Alors elle s'agitait, tournait en rond dans la chambre à l'hôpital et quand nous étions sur le chemin du retour, elle craquait et pleurait. Je dois dire que le Seigneur me donnait la force de ne pas craquer aussi en la voyant dans cet état.

 

TROISIEME SEANCE DE CHIMIO

 

Troisième séance : ce fut beaucoup plus calme. Je voyais bien que Dieu travaillait et parlait à son cœur, la soutenant, IL la portait dans le creux de sa main, au-dessus de toutes ces souffrances, comme IL le lui avait dit. Et je voyais les autres personnes qui étaient là pour la même chose, souvent tristes et des larmes plein les yeux.

 

LES AUTRES SEANCES

 

Pour les autres séances, nous priions beaucoup toutes les deux et nous savions que toute l'Eglise priait aussi.

 

Pourtant, à l'une des dernières séances, en arrivant dans la chambre, j'ai vu que Yolande était de nouveau angoissée, car elle n'arrêtait pas de faire les cent pas et de tourner en rond.

Alors nous sommes allées vers la fenêtre et là nous nous sommes mises à prier en langues : le Saint Esprit est descendu sur nous et j'ai vu Dieu agir ! à la fin de notre prière je l'ai regardée et j'ai vu son visage changer, devenir radieux, apaisé et avec le sourire !

J'étais très impressionnée ! Elle m'a dit que le Seigneur avait enlevé son angoisse et qu'elle se sentait plus légère !

La séance de chimio s'est déroulée tandis que nous parlions tranquillement des merveilles de Dieu.

 

Après chaque séance, je la ramenais chez elle en voiture. Et pendant qu'elle se reposait dans sa chambre j'allais chercher ses médicaments. En revenant je les déposais sur la table de la salle à manger et je repartais sans me faire de soucis, sachant  que Dieu était avec elle et qu'elle dormait dans la paix de Dieu.

 

Pendant tout ce temps de la chimio, elle venait tous les dimanches à l'église, louant Dieu de tout son cœur.

 

Tout ceci  pour moi, jeune convertie, a été une expérience très forte qui m'a affermie dans la foi.

 



08/06/2007
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